N'oublions pas qu'à l'époque le loup pouvait être pratique pour justifier crimes sadiques non expliqués ou ravages de chiens errants!
Chassignieu, 1712
Le huitième janvier 1712 a été ensepulturé la tête de Benoite
fille de Claude Mouton et de Louise Ronge mariés, icelle fille âgée de sept à
huit années. Laquelle par un accident horrible fut enlevée, étant
en dehors de la porte de la maison de Pierre Defrance, serrurier de cette
paroisse, sur les huit à neuf heures de nuit, étant sortie de la dite maison où
elle veillait et badinait avec d'autres enfants, et fut emportée et dévorée par
une bête féroce qu'on croit être un loup. La maîtresse de la dite maison étant
accourue aux cris du dit enfant qui criait "ô mon dieu", et honnête
Claude Bellians qui accouru aussi aux mêmes cris, ne purent point arriver à
temps pour l'arrêter et la défendre. Ils trouvèrent seulement en chemin la
coiffe et le mouchoir de col de l'enfant, arrêtés à un morceau de bois d'une
clôture. Ils trouvèrent encore les habits du dit enfant à vingt pas de l'entrée
du dit chemin et les traces du chemin qu'avait suivi la bête ensanglantée, où
de temps en temps, la bête avait reposé le dit enfant pour le déchirer. Les
habits consistant en une robe et sa chemise qui avaient été dévêtus sans être
déchirés. Cet accident épouvantable arriva comme sus est dit sur les huit à
neuf heures du soir le second janvier présente année, et la tête du dit enfant
a été trouvée toute entière à Virieu dans le pré du sieur trésorier Denantes,
en Barbinières. Ce jour susdit, elle a été ensepulturé. Mibert, curé, M.
Saunier, curé de Chélieu présent.
Chassignieu, 1713
Du dimanche 22ème janvier 1713 avant la messe de la paroisse, on
été inhumées dans le cimetière de Chassignieu les parties nobles, les
entrailles et quelques parties du corps de Claude Peyton âgé d'environ douze
ans, fils de François et de Laurence Cayon de cette paroisse. Lequel fut dévoré
par une bête féroce que l'on croit être un loup carnassier, le 19 du présent
mois, sur la terre de madame de Bellegarde, lieu appelé Marsolaz au dessous du
chemin de Valencogne à Chassignieu, près d'une petite fontaine appelée la
Magalière. Son chapeau fut retrouvé à vingt pas de là, ses habits (qui
consistaient en un justaucorps et sa veste) furent trouvés ensuite, tout
ensanglantés par dessus le col et à quelques pas de là sa chemise fut trouvée
déchirée par dessous. Le tout le 20 du présent mois par Jacques Boliand et
autres personnes. Cet accident funeste arriva comme est dit dessus le 19e du
présent à nuit clause, suivant le rapport de quelques personnes qui l'on vu se
retirer de Valencogne, venant de montrer le chemin à un frère et valet de la
Sylve Bénite. Ainsi le certifie. Mibert, curé.
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